Corine, Olivier, Viviane, Thalia, Noé et Malika
coopérants au Nicaragua avec E-Changer

28 avril 2010

(O) Premières semaines d’observation au Club

Quatre semaines de travail, et encore trois années pour découvrir la richesse des projets et les compétences de mes collègues ! Il y a encore bien à faire pour donner aux Nicaraguayens (Nicas, pour plus de commodité) la confiance en eux-mêmes. Pour eux, tout ce qui est autochtone est forcément moins bon que ce qui vient des pays du nord ! Lorsqu’on me demande au Club Infantil comment on fait ceci ou cela, je m’empresse de leur demander comment ils ont réussi le faire jusqu’ici, quelles compétences ils ont développées pour créer et tenir tous leurs projets. Même ici, ce n’est pas évident pour eux d’admettre leurs propres capacités.

Me voici donc plongé dans un monde perturbé par une hiérarchie des peuples, faussée par un siècle d’ambivalence entre lutte contre l’impérialisme et dépendance face aux pays industrialisés. Je reste affectueusement le Chino (chinois) pour les Nicas, mais je n’en suis pas moins le porteur d’un savoir européen, donc meilleur que le leur selon eux. Ma grande difficulté sera de remettre les compétences respectives à leur juste place et non en fonction d’une origine quelconque. Il est vrai aussi que mon statut dans la hiérarchie du Club n’est pas très compréhensible pour les Nicas, très soucieux justement de la respecter. Ma fonction d’observateur pour ces quelques mois me place près de mes collègues, mais les rapports entretenus avec les coordinateurs du Club m’en éloigne. Pas de quoi devenir schizophrène, mais ceci m’oblige constamment à expliquer ma profession et les objectifs de mon engagement ici.
Je suis pour ma part très impressionné par le dynamisme de mes collègues du Club. Je les sens tous porteurs du développement de l’association, certains mêmes sont d’anciens gosses travailleurs sortis de leur situation avec l’appui du Club. Qui d’autres qu’eux peuvent prétendre connaître le milieu dans lequel nous intervenons ? Bien sûr, il y aura des choses à faire, sinon rien ne justifierait ma présence ici. Mais je ne suis clairement pas un éducateur de rue et, même si je l’étais en Suisse, les conditions sociales, culturelles et économiques m’obligeraient à admettre, dans un premier temps du moins, mon manque de compétences sur ce terrain.

Il est difficile de parler des conditions de travail du Club Infantil. Le personnel éducatif est bien moins payé que dans une autre association ou qu’à Managua par exemple. Mais par rapport à d’autres professions, les conditions sont agréables : 5 jours de travail de 8h00 à 17h00 ou 18h00, 4 semaines de vacances, et d’autres facilités propres à une entreprise axée sur le bien-être de ses employés. Ce n’est pas par manque de volonté, mais les ressources du Club ne permettent pas de payer plus. Le gros problème, c’est que lorsqu’un collaborateur a terminé ses études, il part, souvent à contre cœur, chercher du travail ailleurs. Nécessité oblige ! Et c’est chaque fois une expérience inestimable qui s’en va avec lui.

Pour ma part, je n’ai vraiment pas de quoi me plaindre, horaire plus que suisse ! 8h00-12h00, avec la possibilité d’aller chercher Viviane à l’école, puis 13h30-16h30, voire 17h00. La coordinatrice générale du Club me permet même de faire du travail à domicile. Ceci dit, je préfère aller au club pour travailler, histoire de ne pas me couper de mes collègues. Et, comme je suis dans la phase d’observation, je suis les horaires des éducateurs des secteurs que je visite. Donc, j’observe, je crée des liens avec mes collègues, je prends des notes et pose des questions. D’ici deux ou trois mois, je pourrai commencer la rédaction de mes premières observations.

(C) L'école d'espagnol

A Matagalpa, au sud de Jinotega, nous avons Olivier et moi fréquenté une école d'espagnol pour étrangers. Matagalpa Tours, c'est son nom. Noellia, psychologue et ancienne professeure de psycho à l'université de Matagalpa, l'a fondée il y a quelques années en compagnie de son mari hollandais qui, de son côté, concoctait une agence éco-touristico-communautaire. Noellia a pensé son école comme une approche linguistique mais aussi culturelle du Nicaragua. Vocabulaire local, coutumes, cuisine et autre réalités sociales sont autant d'approches intégrées dans l'enseignement dispensé par d'anciennes élèves de Noellia, pour la plupart. Dans le même temps, son époux développe des excursions d'un ou plusieurs jours pour découvrirs les beautés inconnues du Nord du Nicaragua. Ensemble, ils organisent des stages ou séjours dans différentes communautés rurales, parfois même avec la possibilité d'y travailler quelques semaines, alliant l'apprentissage de la langue et celui du pays.

L'enseignement, l'approche, les personnes nous ont tellement plu, que nous y avons emmené Viviane et Thalia pour quelques heures plusieurs samedis d'affilée afin qu'elles pratiquent la langue d'une manière adaptée. Bien sûr elles étaient aux petits oignons avec les enseignantes qui ont joué, dessiné et bricolé avec elles, qui les ont emmené au marché, fait découvrir mille et une bonnes choses à manger et qui, surtout, ont pris le temps d'écouter leur espagnol hésitant et ont pris à coeur de l'améliorer sensiblement et de manière ludique. Si nous avons aimé, elles ont adoré!

(C) Rencontre annuelle des coopérants suisses et partenaires locaux d'Amérique Centrale

Trois jours durant s'est déroulée la rencontre annuelle de tous les coopérants suisses d'Amérique Centrale et de chacun des partenaires locaux, tous membres d'UNITE (E-Changer, Interteam, Inter-Agire, GVOM et Eirene). Trois jours intenses d'échanges, de travail, de chaleur et, ma foi ce n'est pas désagréable, de bon temps aussi.

Placée sous le signe de l'éducation en général et de l'alimentation, ce n'est pas moins d'une cinquantaine de personnes venus de toute la Suisse, du Nicaragua, du Costa Rica, du Salvador et du Honduras qui se sont rencontrés, ont échangés impressions, expériences de travail et vies personnelles, sur les bords du Pacifique. On peut rêver pire comme lieu de rencontre! Malgré la chaleur (entre 35 et 40 degrés), il est plutot agréable de chahuter dans les vagues entre un workshop et le souper, de faire une partie de waterpolo dans la piscine à la nuit tombée sans plus bien voir à qui on envoie le ballon, ou d'organiser des projets d'échanges professionnels devant une bonne bière sur la plage!

Malgré un programme chargé en séances plénières comme en workshops, ces trois jours ont été riches en belles découvertes. Pour ma, part, cette parenthèse "au vert" m'a permis, entre autres, de rencontrer Donald (directeur de la Radio Estereo Libre, mon partenaire direct de travail) d'une autre manière! S'il est plûtot sérieux et rigoureux dans le travail, il n'hésite pas à prendre le micro pour un Karaoké ou à tenter de m'apprendre les rudiments des danses locales - initiative des plus laborieuse...

Cette première rencontre nous a donc permis d'initier les premiers groupes de travail d'échange professionnel en éducation. Le contenu des rencontres agendées présage d'un plus incontestable pour notre travail au Nicaragua.

Vivement l'an prochain, les enfants nous accompagneront alors (cette année il nous a semblé un peu prématuré de sortir nos p'tits loups de l'école pendant une semaine), et pourrons jouer avec la petite dizaine d'autres coopérants en culotte courte.

11 avril 2010

(O) La Basura (les déchets)

S’il y a des prédictions encore plus aléatoires que l’astrologie d’Elisabeth Teissier, c’est bien celle du passage du camion poubelles ! Autrement dit, attendons les événements et interprétons-les comme bon nous semble.

Dans les règles, il ne faut pas laisser nos sacs poubelles dans la rue, bien que presque tout le monde jette ses détritus partout. Sinon, ce sont tous les chiens, les chats, les rats (et autres bestioles qu'on préfère ne pas connaître) qui s'invitent devant votre porte. Il faut juste être présent lorsqu’on entend le klang, klang, klang qui annonce l’arrivée de l’équipe des éboueurs. Il s’agit d’un camion qui sillonne la ville dans une logique qui m’est inconnue. Le signal libérateur de nos encombrants déchets est produit par l’un des deux lanceurs qui tape avec une petite barre métallique sur une autre pendue à l’arrière du camion. A ce signal, il est impératif de sortir, car le véhicule ne passe pas forcément devant chez nous. Même s’il est à 100 mètres il faut courir et crier : «Ho, muchachos, tengo basura, basura ! » ou littéralement traduit : « Eh les gars, j’ai des poubelles, des poubelles ! ». Il faut s’attendre au passage du camion même le dimanche !

Ayant manqué plusieurs fois le passage du camion, soit par ignorance, soit par notre absence, nous nous sommes retrouvés avec une dizaine de sacs entreposés dans la cour de notre maison. Avec la chaleur, ils deviennent très rapidement encombrants. Heureusement, Enrique Rafael, notre propriétaire, s’est toujours arrangé pour nous débarrasser de ces déchets, …on ne sait pas trop où !

Ce qui pourrait passer pour une anecdote divertissante reflète une réalité bien plus sordide, d’une part parce que la plupart des Jinoteganos n’a aucune conscience écologique et jette tout par terre ou dans les rivières, d’autre part nous avons enfin découvert où sont versés nos ordures. C’est dans un magnifique goulet appelé Guyacan qui désenclave Jinotega au sud, sur la route qui mène à Managua, que se trouve, ou plutôt se déverse la déchetterie municipale. Les flancs de la montagne sont envahis de tonnes de déchets. Une image somme toute assez semblable à celle que nous avons connu gamins. Le drame, c’est la présence d’habitations et surtout d’enfants au milieu de ces immondices ! Je pense que les communautés vivant au milieu des détritus n’ont que peu de chance d’en sortir, les enfants doivent être à peine scolarisé et leur espérance de vie très réduite.

7 avril 2010

(C) Les enfants travailleurs (bis)

Selon une emission de radio concortée par les enfants "communicadores", le travail des enfants et des adolescents s'apparente trop souvent à l'esclavage! Ca y est, le mot est lâché. Même s'il s'agit de situations particulières, elles sont cependant trop répandues. Des parents envoient leur enfant au loin, dans la famille, pour qu'il/elle puisse aller à l'école. Certains d'entre eux le peuvent, effectivement. Mais l'image n'est pas aussi idéale qu'on peut le penser. Nombre d'entre eux assurent un travail domestique ou agricole en contrepartie de leur pension. Ces travaux leur prend un tel temps, qu'ils n'en ont plus pour leur travaux scolaires, ni pour leur vie d'enfant. Trop fréquemment, ces enfants ne vont plus à l'école, faute de temps! Comment appelle-t-on un travailleur sans salaire, sans droits et qu'on entretien à peine?

6 avril 2010

(O) Les enfants travailleurs de Jinotega

La situation des enfants et adolescents travailleurs est un grave problème de société au Nicaragua. Sans trop vouloir m’avancer, les informations que j’ai reçues à ce jour font état de 800'000 mille enfants travailleurs qui exercent une activité sous-payée pour se nourrir ou pour aider leurs familles. Un grand nombre d’entre eux ne sont même pas scolarisés. 250'000, dont la moitié a entre six et quatorze ans, travaillent dans l’agriculture et représentent le 6,1% de la force de travail agricole.

A Jinotega, on estime le nombre d’enfants et adolescents travailleurs à plus de 7'000. Ils sont pour la plupart en situation de risque (analphabétisme, violences domestiques, abus sexuels, souci d’hygiène, malnutrition et, de plus en plus, problèmes d’addiction.). Une partie de ces jeunes vont à l’école, mais pour ce que j’ai pu me rendre compte, le niveau d’éducation est faible. L’enseignement public est défaillant, la stimulation intellectuelle à l’école ou à la maison quasi inexistante. Les enfants que j’ai eu l’occasion de côtoyer savent à peine lire et écrire à 10 ans, pour autant qu’ils connaissent leur âge.

Le salaire minimum établi par le ministère du travail est de 2347 cordobas, (env. 115chf/mois) pour 12 heures par jour, 6 jours par semaine, et pour 2 semaines de vacances annuelles. Ce minimum est loin d’être respecté. De nombreuses femmes de ménages travaillent plus encore pour moins de 1800 cordobas (90CHF par mois). On ne s’étonnera donc pas, au vu de ces chiffres que les nin@s travaillent entre 2 et 15 heures par semaines pour un gain estimé entre 10 et 40 cordobas hebdomadaires (0,5chf et 2chf).

Petit clin d’œil à certaines personnes qui nous ont conseillé « de ne pas trop en faire, puisque de tout façon les gens d’ici ne font rien ». Je ne pense pas qu’ils soient déjà venus dans ce petit coin d’Amérique Centrale, car au niveau du rendement les Nicas n’ont pas grand choses à apprendre de nous. Le syndicalisme est quasi inexistant, si ce n’est les groupements gouvernementaux. Pour citer un exemple, la route de Jinotega à Matagalpa (34 km de route de montagne), a été entièrement refaite en moins de deux mois presque uniquement avec la seule force des bras ! Autre exemple, de nombreux éducateurs/éducatrices du Club Infantil, ont un deuxième travail et, parallèlement, poursuivent leurs études le soir ou le week end. Je ferme ici la parenthèse, les conditions de travail et de la politique feront l’objet d’un autre article.

Soutenu et initié par le Club Infantil, les rencontres des enfants et adolescents ont fait émerger de nombreuses revendications de la part de ces derniers. Parmi les droits fondamentaux revendiqués, les trois principales sont, par ordre d’importance, le droit d’avoir à manger, le droit d’aller à l’école et le droit de pouvoir jouer. Viennent ensuite les demandes telles que le droit de recevoir de la tendresse, le droit d’être respecté, le droit de vivre avec ses deux parents, le droit d’avoir une maison, etc. Inutile de dire que ces demandes sont le miroir de leur réalité quotidienne, ce ne sont pas des revendications idéalistes émises par un groupe d’enfants bien nourris et bien logés. La majorité des rédacteurs de l’Agenda Municipal (plus ou moins cahier des doléances et revendications des enfants et adolescents) sont des bénéficiaires du Club Infantil.

Ma première impression se confirme : les gens d’ici vivent leur pauvreté avec une grande dignité. Peu de mendiants dans la rue, peu de personnes oisives dans la fatalité de la misère. Nous croisons parfois un ou deux enfants nous demandant de l’argent mais cela reste très marginal. Et pourtant, misère il y a.

Une dernière anecdote : j’ai rencontré Bill Clinton !!! Bon, pour être honnête, il a bien 50 ans de moins que l’original, nettement moins bien habillé et sûrement moins riche. Il s’agit en fait d’un gosse d’une dizaine d’années, vêtu de haillons, escorté par toute une colonie de puces. Mais il s’appelle réellement Bill Clinton, et son sourire surgissant de sa crasse à l’énoncé de son nom est le plus lumineux que j’ai eu l’occasion de croiser à Jinotega.

4 avril 2010

(C) Thalia fête ses 6 ans

Thalia a eu 6 ans. Ce premier anniversaire s’est déroulé un peu… différemment qu’en Suisse. D’abord, le 25 mars, il faisait TRES chaud. Thalia a pu choisir le menu et les jeux de la journée, faute d’avoir pu inviter des amis. Un peu trop tôt encore pour organiser ce genre d’invitation.

Nous avons tout de même commandé un magnifique gâteau d’anniversaire qui, à défaut d’être bon (le prochain anniversaire, Maman se collera aux fourneaux. Elle pourra difficilement faire pire) avait une décoration très impressionnante. Plein de couleurs, une poupée au milieu, le tout dressé avec une crème qui fleurait bon la chiclette à la menthe (…). Puisqu’il en restait vraiment beaucoup, Thalia est allée en distribuer quelques morceaux aux plus proches voisins. Ce geste a été très apprécié : je ne crois pas que c’est habituel, mais ils ont reçu cette démarche comme ce que c’était, un cadeau ! Tout simplement.

Puis, il y a eu la piñata, cette « construction » de terre cuite, de carton et de papier dans laquelle on cache des bonbons. L’enfant doit la casser à l’aide un bâton livré avec. C’est assez drôle, même si Thalia, du haut de ses 6 ans a du demander l’aide de son père. Il ne fallait effectivement pas loin de la force d’un adulte pour y arriver à bout. Et ça aurait été dommage de laisser tout ce sucre et ce colorant croupir au fond d’une piñata récalcitrante. Non ?

(O) Jinotega

Parler d’un pays ou d’une région après quelques semaines me paraît bien présomptueux, aussi, je ne peux compter que sur mes impressions et les sentiments que m’inspirent Jinotega et le peu du Nicaragua que j’ai eu l’occasion de voir.

Jinotega est une cité d’environs 80'000 habitants, elle se niche à 1000m d’altitude au creux d’une vallée et on la découvre après une montée sinueuse de quelques kilomètres. Elle est appelée la « Ciudad de las Brumas », autrement dit la cité des brumes. Qu’on se rassure, le ciel est voilé le matin, mais dès 8:00 du matin, il se dévoile et laisse place au soleil et à une montée rapide de la température. De combien ? Nul ne saurait le dire, car le thermomètre est un objet inconnu au Nicaragua. De même, lorsqu’on évoque les températures en dessous de zéro, les gens ne s’en rendent pas vraiment compte. Tout juste un intérêt poli sur un sujet totalement méconnu.

Les gens ici sont amicaux, serviables et curieux. Il ne faut voir aucune malveillance à se faire traiter de « chele » (le contraire de leche qui signifie lait) pour les peaux et/ou cheveux clairs, « chino » pour les types asiatiques. L’avantage pour moi, c’est qu’étant le seul asiatique dans le coin, je suis vite repéré, et les gens m’interpellent régulièrement pour savoir d’où je viens. Effectivement, la plupart ne connaissant ni la Corée ni la Suisse, je reste assez exotique dans le paysage local.

Les habitants de Jinotega sont fiers de leur ville, de leur café. Il faut reconnaître qu’il y a de quoi. Le seul problème, pour moi bien entendu, c’est qu’il n’y a que deux endroits à ma connaissance qui sachent préparer le café comme je l’aime. Partout ailleurs, on nous sert une espèce d’eau colorée sucrée qui ne met pas en valeur l’arôme de la production locale. Ernesto, une célébrité locale nous dit que les gens de Matagalpa prétendent que leur café est le meilleur mais que ce n’est que du blabla… Mon souci d’intégration me pousserait à dire qu’il n’a pas tort mais mes papilles l’affirment, Jinotega produit le meilleur café (s’il est bien préparé, bien sûr).

Pour aujourd’hui, inutile d’en dire plus, ce serait prétentieux de ma part mais je me réjouis de connaître encore mieux cette ville et ses habitants, j’ai encore de longs mois pour le faire…