Corine, Olivier, Viviane, Thalia, Noé et Malika
coopérants au Nicaragua avec E-Changer

18 août 2010

(C) Ca nous manquait!

Il y a des moments dans la vie où tout s'arrête! Et ça fait trop du bien quand ça arrive...
Les Fribourgeois comprendront.
Merci à Marc pour le cadeau, et merci à Laurent pour le transport.
Bon, y'en n'a déjà plus. Mais on ose espérer qu'à la prochaine visite...

17 août 2010

(O) Le Nicaragua nous va si bien [1]

Après tout, pourquoi pas, juste une fois, voire quelques fois durant mon séjour ici, ne le ferai-je pas ? Pas quoi ? Ben me plaindre, quoi !
Bien sur, tout va pour le mieux ici, le travail, la famille, l’intégration et tout le reste aussi. Mais, dans la vie il y a toujours quelque bonne raison de se plaindre. Et j’ai envie, bien que peut-être cela semble futile de m’énerver sur des petites choses dont on n’a pas idée.
Le coopérant suisse que je suis, subit en ce moment et ce, dans la bonne humeur je précise, un ras-le-bol de ces quelques menus détails qui à long terme peuvent vous pourrir la vie. D’ailleurs, je pense qu’écrire ces petites misères me feront le plus grand bien.
Tout d’abord, y en a marre de la pluie, d’avoir les pieds trempés tous les jours depuis trois mois déjà ! Et il semblerait que ça doive durer encore un bon mois. Le côté amusant c’est de savoir ou placer les bidons à la salle à manger pour récupérer l’eau qui passe par des trous dans le toit. Ici, tout le monde est à la même enseigne, du moins les gens de la classe moyenne.
Y en a marre de cette impression de froid, alors qu’il fait 20 degré ; on m’avait pas dit que je devais prendre une doudoune, on est sous les tropiques, quoi ! Il paraît qu’entre décembre et janvier la température peu descendre jusqu’à 10 degrés. Je vous le raconterai en temps voulu.
Et puis, et surtout, y en a marre des gamins du Club qui viennent m’étreindre. Y a pas qu’eux, y a tous les autres que je repère de loin, que ce soit dans le bus, dans les maisons que je visite, au marché, je sais d’avance que c’est vers moi qu’il viendront, que ce sera moi qui aurai droit à l’accolade, que c’est sur le siège voisin du mien qu’ils s’assiéront, et que tout ce monde me fera le cadeau de ses bestioles. Et, d’avance, je sais que je passerai les prochains jours à me gratter. Le drame dans tout ça, c’est qu’il s’agit d’un amour à sens unique : si ces bêtes m’aiment (oui, oui, je parle des puces – pulgas en espagnol !), et bien moi je les déteste, je les HAIS ! Durant mes crises de grattage nocturne, je rêve, à défaut de commettre un pulgacide, d’en attraper une, mais une seule, juste une fois, pour lui arracher les pattes une à une, de lui briser les mandibules (je suis pas bien certain qu’elles en aient, mais bon, l’idée étant de lui faire vraiment très mal, on s’en fiche de son anatomie), bref, la faire payer pour toutes les autres !
A part ça, ça va !

La Mariposa de Jinotega

Notre deuxième lettre circulaire est en ligne : La Mariposa de Jinotega no 2 (mai-juillet 2010).
Merci de nous faire part de vos commentaires...
Bonne lecture!

(C) Beto a perdu son Beau-Père

Cette nuit, le beau-père de Beto est mort. Attaque cérébrale. Brutale, soudaine, fatale. Beto travaille au Club, il est juriste. Et ce matin, il est venu à 8h00, comme d’habitude, il a annoncé le drame… et la moitié des gens du Club se sont mobilisés : Angel est parti chercher la camionnette du Club pendant qu’Iphraïm, Doña Teresina, Gloria, Lydia et les autres, préparaient les chaises à emporter, le tissu funéraire qui recouvrira la porte de la maison du défunt, ainsi que le grand pavillon du Club pour abriter la famille de Beto et son épouse durant la veillée aujourd’hui et cette nuit. Lionel, l’administrateur du Club, donnait des coups de mains ici et là pour organiser l’enterrement demain, le cortège, la messe, l’ensevelissement. Une grande partie des activités du Club s’est arrêtée pour accompagner Beto.
Un véhicule sillonne déjà les rues annonçant à tous le décès, l’adresse de la veillée et l’heure de la messe d’enterrement. Ce service est accessible à quasi tout le monde, même, semble-t-il, aux plus pauvres qui trouvent toujours aide et compréhension dans leur deuil. C’est ainsi qu’ici, à Jinotega, on s’est occupé du beau-père de Beto et de la famille qu’il a laissé derrière lui.

(O) Bastien

Une nouvelle fois, notre « petit » cercle familial s’est agrandi avec la présence de Bastien qui nous a rendu visite lors de son périple nicaraguayen. Bastien est assistant à l’université de Fribourg et doctorant dans le domaine du travail social.
Entre les visites au Club, à la ville et les rencontres avec des organismes travaillant dans le domaine de l’éducation, la semaine a filé bien vite, juste le temps de quelques belles discussions nocturnes et le voilà reparti pour finir son séjour dans le pays.
Dommage, il venait tout juste de nous enseigner les rudiments du jonglage avec des balles fabriquées de ses mains. Et on reste là, tout pataud avec des boules qui n’arrêtent pas de partir dans tous les sens. On reste tout disposé à l’accueillir à nouveau pour perfectionner les arts de la balle.
Bonne continuation Bastien, plein succès dans ton travail de doctorat et comme on le dit ici, si Dios quiere, on se revoit.
Que te vaya bien.

9 août 2010

(B) Une semaine à Jinotega

Une semaine a jinotega… huit jours et demi en fait. Mardi je suis monté sur les collines environnantes a la recherche du café. Sur le chemin, j’ai rencontré des enfants perchés dans les arbres et des centaines de papillons. Depuis la-haut, Jinotega ressemble a beaucoup d’autres villes… des toits et des rues. Sous l’un de ceux-ci et aux abords de l’une d’entre elles, une famille que vous connaissez un peu plus... pour la trouver, c’est pas tres compliqué: si vous allez una cuadra trop a l’est et quatre ou cinq trop au nord vous verrez une petite maison rose, voisine d’un jardin avec des tournesols, juste au bord de la colline… Jinotega, en cette saison des pluies, c’est tres vert et tres joli.
(texte écrit par un ami suisse de passage à Jinotega)

5 août 2010

(C) 6 mois. Déjà!

Il y a six mois, nous atterrissions à Managua, épuisés par le voyage, par les semaines de préparatifs et les multiples rebondissements qui ont jalonné notre projet de partir. En arrivant nous avions une idée plus au moins claire du contexte institutionnel dans lequel nous allions travailler, des compétences professionnelles qui seraient sollicitées et du temps que nous y consacrerions.
Ce que nous savions ignorer, c’étaient les contingences locales : la culture – et la langue - que nous ne connaissions pas, la pauvreté qui était alors la projection d’une généralité à laquelle manquaient les difficultés spécifiques, ce que serait notre quotidien, celui de nos enfants, et une foule de petites choses qui font l’intérêt de la découverte et pour lesquelles nous étions prêts à nous adapter.
Six mois plus tard, qu’en est-il ? La fatigue reste, les adaptations demandant de l’énergie. Mais elle est devenue plus naturelle, de celle qui frappe tout un chacun dans une période de changement ou de travail plus soutenu que d’habitude. Nous nous sommes adaptés, c’est certain. Nous parlons et travaillons en espagnol, les enfants sont intégrés dans le quartier et suivent comme les autres le programme scolaire sans traitement de faveur, nous mangeons essentiellement nicaraguayen et si nous vivons plus simplement qu’en Suisse, c’est pour vivre plus près des gens d’ici. Les gens d’ici… ! Nous sommes entrés dans leur vie parce que leur porte etait grande ouverte, parce que malgré tout ce qui nous sépare (richesse, sécurité dans tous les domaines, possibilité de retrouver un confort « abandonné » de plein gré, billet d’avion sous la main, quoiqu’il arrive, …), ils nous ont accueilli à bras ouverts, nous pilotant à travers les méandres des différences qu’eux connaissent, nous conseillant au mieux, selon leurs critères, nous rendant attentifs à des dangers que nous ne soupçonnions pas, riant de ceux que nous imaginions. Bref, nous intégrant en douceur dans leurs expressions courantes, leurs coutumes, nous faisant le cadeau, parfois, de leurs confidences.
Dans notre travail, c’est là que les choses ont connu le plus de mouvements. Notre cahier des charges paraissait pourtant clair ! Oui, clair selon nos standards, selon nos références. Ici, un professionnel de la communication est un journaliste, un éducateur spécialisé est un professeur, un avocat dirige la Radio Estereo Libre et une enseignante d’école secondaire assure une partie du secrétariat du Club. Bueno ! Vamos a aclarar.
L’idée de départ était que j’appuie la Radio dans son projet d’indépendance financière. J’étais censée, en ma qualité de pro de la communication être au fait des métiers de la radio, du travail de journaliste, du paysage médiatique nicaraguayen et des moyens à mettre en œuvre pour trouver des solutions. Seulement voilà ! Mes compétences professionnelles et mes diverses formations, si elles ne m’ont pas permis de répondre à ces attentes – ce n’est pas mon métier – m’ont amenée, avec Olivier, à effectuer une analyse institutionnelle du Club dans son entier, mettant en évidence des manques cruels en termes de stratégie de communication qui sont, en grande partie, responsables de la précarité financière de la Radio ! Après six mois, la question « mais qu’est-ce que je fais ici ? » n’a plus de sens. Aujourd’hui, j’attends avec impatience quelqu’un à former, pour qu’on puisse ensemble trouver les solutions, établir ces stratégies, les mettre en œuvre et que je devienne inutile au Club. C’était le but !
Quant à notre « suissitude », jamais notre identité n’a été plus évidente. Nous restons des Suisses, ou pour le moins des Européens, immergés et adaptés à la vie nicaraguayenne. Nous travaillons d’arrache-pied, même si cela reste moins que certains au Club, et nettement moins que beaucoup de Nicas.
J’aime ce pays. Je m’y sens bien. J’apprends beaucoup. Je n’ai pas envie de rentrer. Pas tout-de-suite.

2 août 2010

Malika a deux ans

... et voilà l'avant-dernier-anniversaire - pour cette année. C'était le 31 juillet, Malika a fêté ses deux ans. Elle avait la même taille que sa piñata!