Où est passé Noé ? Depuis quelques semaines, pour obtenir un instant privilégié avec notre fils, il nous faut presque prendre rendez-vous. Oh, on le voit bien au heures des repas, mais, une fois le dessert avalé et passé les 3 minutes réglementaires à se brosser les dents, on entend sa petite voix crier : »Me voy afuera » (je vais dehors). Et zou, plus de Noé ! On l’entend par contre rire et crier quelque part dans le quartier et ce n’est que quelques instants avant l’heure de manger qu’on voit apparaître un petit bonhomme tout poussiéreux mais tout souriant, heureux de raconter ses aventures.
J’en rêvais, d’une intégration de nos enfants à travers l’école, les enfants des collègues et ceux du quartier. Mais là, mon orgueil en prend un peu pour son grade. Que je parte au travail où que j’en revienne, j’ai juste droit dans la rue à un bonjour poli de la part de mon fils. Heureusement il nous reste les soirées en famille qu’on maintient pour l’instant, malgré le lobbying constant de la part des copains et de nos propres enfants.
La situation me fait bien sûr sourire, et je suis tout ému de voir comment ce petit gars s’y est fait, de l’entendre parler couramment en espagnol avec ses copains, de voir ces derniers venir le chercher pour aller jouer. Et même si tout ce qu’il apprend avec ses camarades ne convient pas toujours, le voir si à l’aise dans le quartier me rend heureux. De le voir aussi si indépendant de ses grandes sœur également.
C’est que ce petit vagabond, s’est fait tout un réseau de petits et grands copains avec lesquels il partage ses jeux, mais desquels il apprend aussi quelques bêtises. Certaines se font en cachette, car il sait qu’il n’a pas le droit, mais difficile d’en empêcher d’autres, comme le lancer de pierre sur les toits de tôles, même si on le gronde pour la forme. C’est vrai que ce passe-temps hautement sonore (surtout de l’intérieur) pratiqué par les gosses du quartier n’aura jamais la même saveur en Suisse !
4 ans et demi, ça promet déjà pour la suite !