Corine, Olivier, Viviane, Thalia, Noé et Malika
coopérants au Nicaragua avec E-Changer

22 décembre 2010

(O) Pour voir notre fils, prendre rendez-vous s.v.p !

Où est passé Noé ? Depuis quelques semaines, pour obtenir un instant privilégié avec notre fils, il nous faut presque prendre rendez-vous. Oh, on le voit bien au heures des repas, mais, une fois le dessert avalé et passé les 3 minutes réglementaires à se brosser les dents, on entend sa petite voix crier : »Me voy afuera » (je vais dehors). Et zou, plus de Noé ! On l’entend par contre rire et crier quelque part dans le quartier et ce n’est que quelques instants avant l’heure de manger qu’on voit apparaître un petit bonhomme tout poussiéreux mais tout souriant, heureux de raconter ses aventures.
J’en rêvais, d’une intégration de nos enfants à travers l’école, les enfants des collègues et ceux du quartier. Mais là, mon orgueil en prend un peu pour son grade. Que je parte au travail où que j’en revienne, j’ai juste droit dans la rue à un bonjour poli de la part de mon fils. Heureusement il nous reste les soirées en famille qu’on maintient pour l’instant, malgré le lobbying constant de la part des copains et de nos propres enfants.
La situation me fait bien sûr sourire, et je suis tout ému de voir comment ce petit gars s’y est fait, de l’entendre parler couramment en espagnol avec ses copains, de voir ces derniers venir le chercher pour aller jouer. Et même si tout ce qu’il apprend avec ses camarades ne convient pas toujours, le voir si à l’aise dans le quartier me rend heureux. De le voir aussi si indépendant de ses grandes sœur également.
C’est que ce petit vagabond, s’est fait tout un réseau de petits et grands copains avec lesquels il partage ses jeux, mais desquels il apprend aussi quelques bêtises. Certaines se font en cachette, car il sait qu’il n’a pas le droit, mais difficile d’en empêcher d’autres, comme le lancer de pierre sur les toits de tôles, même si on le gronde pour la forme. C’est vrai que ce passe-temps hautement sonore (surtout de l’intérieur) pratiqué par les gosses du quartier n’aura jamais la même saveur en Suisse !
4 ans et demi, ça promet déjà pour la suite !

18 décembre 2010

Feliz Navidad, Joyeux Noël!

Si emmitouflés dans vos écharpes de laines, vos bonnets et vos gants, vous attendez les chutes de neige annonciatrices d’un Noël féerique. Ici, nous partageons la même attente, sauf qu’on espère voir remonter les températures pour vraiment profiter des activités festives qui se dérouleront dans nos rues.
Pas de neige donc, on s’y fait vite, surtout quand on n’a pas le choix. Mais la même fièvre saisit chacun à l’approche de ces moments particuliers que sont Noël et le Nouvel An.
Pour ce premier Noël que nous passons ici au Nicaragua, nous voulons vous faire partager tout notre bonheur, notre joie de vivre une expérience fantastique, nous voulons vous dire merci aussi pour votre soutien, que ce soit financier ou à travers vos messages que nous recevons toujours avec un immense plaisir.
Nous souhaitons à chacune et à chacun de vous de merveilleuses fêtes, des moments de bonheur partagés et une année 2011 qui, nous l’espérons, remplira toutes vos aspirations.
Un gran abrazo à chacun.
Feliz Navidad y un prospero Año Nuevo

17 décembre 2010

(O) A se lécher les babines...

Plus Nica, tu meurs : fondue moitié-moitié, Gruyère, Vacherin, Parfait, Viande séchée et jambon, Ragusa, Frigor, Smarties, Carambar et gaufrettes au chocolat… ! Et on parle d’acculturation !
Les frijoles, taccos, enchiladas, gallo pinto, cuajada et autres nourritures locales sont agréables, mais quant nous arrive une livraison de ces produits qui ont bercés notre vie, permettez à nos papilles de frémir de bonheur. On aime les plats nicas, mais eux aussi supportent parfois quelques petits changements.
Ces petites bonnes choses qu’on rencontre partout en Suisse provoquent chez nous un enchantement indescriptible. Alors, merci à toute cette chaîne humaine qui a permis l’arrivée de ces saveurs dans notre maison.

5 décembre 2010

(O) Coup de vieux

D’accord, d’accord, les derniers articles sont signés par Corine. Ben oui, je crois que la muse nicaraguayenne inspire ses articles. Est-ce du à un rajeunissement de ses connexions neuronales ou à l’habitude de prendre de l’âge ; quoi qu’il en soit, elle me pond des textes alors que j’en suis à me demander quel sera le sujet de mon prochain article.
En cette fin d’année, après dix mois de séjour à Jinotega, ce n’est pas la motivation qui faiblit, mais juste un peu plus de fatigue. Et, en parlant d’âge, il se trouve que je vieillis ! Mes quarante et un ans ne me permettent plus de jouer au fringant jeune homme que je croyais être. Quelques cheveux blancs supplémentaires s’ajoutent au trois que j’exhibais fièrement avant.
Ces détails d’ordre esthétique ne sont en soit pas trop grave, au contraire : j’aime l’idée du vieux sage aux cheveux blancs. Mais avant d’y arriver, il y a l’étape où tout s’acharne à vous vieillir malgré vous. Voici quelques exemples :
Bon d’accord, il y a tout un article sur les transports (voir la Mariposa 3) ; celui là, je n’aurais même pas pu le signer. Si elle, l’auteure de l’article et néanmoins adorable épouse, ADORE les voyages dans les vieux bus, moi, au contraire, ils me rendent nerveux au point de passer pour un vieux grincheux. Ces voyages brinquebalants me rappellent la perte de tonicité de mes muscles fessiers et la fragilité de mes lombaires.
Toujours elle, Doña Corine, adore déambuler dans les rues poussiéreuses de Jinotega, ce que je trouve pour ma part fastidieux et m’offre le petit luxe régulier de prendre le taxi. C’est pas le gros confort, mais ça m’évite de me tordre une cheville sur l’un des innombrables cailloux qui pavent les rues du quartier.
C’est l’habitude ici paraît-il, les jeunes vousoient les plus vieux, même les enfants leurs parents. Alors, imaginez-vous les étrangers que nous sommes ! Et vas-y que je te donne du Doña Corine et du Don Olivier ! Corine, je crois qu’elle s’y fait, moi, par contre, j’en arrive encore à me retourner lorsqu’on m’appelle ainsi, pour voir s’il y a quelqu’un d’autre derrière.
Le pire, je crois, c’est au travail. Jusqu’ici, j’avais l’habitude de tutoyer mes collègues et d’être tutoyé. Mais ce n’est pas gagné. Mes collègues les plus jeunes (et ils sont une ramaillée) me parlent comme au vieux que je ne veux pas encore être. Et ma Corine qui vient me narguer en me disant qu’untel commence à lui dire tu, qu’untel lui dit juste Corine (entendez par là l’abstraction du doña). Alors je me dis que j’ai deux solutions, soit m’habituer, soit m’offrir une cure de jouvence. Mais comme mes honoraires de coopérant ne me le permettent pas, la première me semble la plus raisonnable.
Enfin, et pour finir, c’est ce chauffeur de taxi qui me demande quel âge ont mes petits-enfants! Bon, d’accord, ici la plupart des gars ont à peine dix-huit ans à la naissance de leur premier enfant, mais quand même, faut pas pousser pépé dans les orties!